Artouste : hier, le petit train touristique est resté à quai

Par Antonin Nicol

Publié à 06h00

Le site d'Artouste était hier totalement paralysé. 70 à 75% du personnel ont cessé le travail.
Le site d'Artouste était hier totalement paralysé. 70 à 75% du personnel ont cessé le travail. (antonin nicol)

Hier matin, les touristes qui avaient prévu une excursion à bord du petit train d'Artouste ont déchanté. A l'arrivée à la billeterie de Fabrèges, ils ont été accueillis par des salariés en grève, agitant des drapeaux au dessus de la billeterie. Ainsi par exemple, un car d'Espagnols a fait demi-tour. Pas de télécabine, pas de trains!

A l'appel du syndicat FO, environ, la pus grande partie du personnel (70 à 75%) a cessé le travail (84 personnes travaillent l'été sur le site du petit train géré par Altiservice, filiale du groupe Suez).

Les revendications sont mutiples. La première d'entre elles est salariale. Les "cheminots d'Artouste" réclament de toute urgence, le réajustement des salaires suite au relèvement récent du SMIC à 2%. Ainsi, les employés relevant du coefficient 200 (le plus bas de la grille de la convention collective) qui percevaient un peu plus que le SMIC, se retrouvent aujourd'hui avec une perte de salaire logique et efficiente.

Une prime de transport

Ils souhaitent également une sécurisation des emplois saisonniers. Ils proposent qu'un saisonnier qui travaille deux saisons consécutives soit ensuite prioritaire pour un contrat d'au moins quinze semaines. Ils demandent encore un relèvement de la prime de repas de 5,84 à 10 euros.

Un autre point de discorde est celui du transport. Les salariés réclament comme en hiver un transport en commun au départ de Laruns. A défaut, ils souhaitent un défraiement forfaitaire individuel.

Cette prime de transport existait autrefois avant l'arrivée d'Altiservice il y a 7 ans.

Enfin, un ultime point reste à traiter, celui du délai de prévenance en matière d'heure supplémentaire et son paiement sur la base d'une majoration de 50%. "Parfois, il arrive que les employés sont prévenus au dernier moment pour rester en poste plus longtemps", indique l'un d'entre eux. Ils jugent légitime un délai de prévenance d'au moins 24 heures.

Se faisant pédagogues, ils ont longement expliqué leurs revendications aux touristes ainsi qu'aux commerçants de Fabrèges. L'accueil était tantôt amer, tantôt compréhensif. Aujourd'hui, la première attraction touristique du Béarn sera à nouveau opérationelle.

Une nouvelle réunion mercredi 1er août

Mercredi 1er août à Fabrèges, une nouvelle réunion est programmée avec des représentants de la direction générale de Toulouse. En cas d'échec, les salariés envisagent de reprendre la grève à partir du 3 août.

La direction d'Altservice qui espérait faire circuler au moins quelques trains a dû se résoudre, hier, à la paralysie des équipements d'Artouste. Jean-François Blachon, le directeur du site regrette "la soudaineté des revendications" et ce mouvement de grève jugé "trop hâtif". "Toute l'année, mois par mois, j'ai des réunions avec les représentants du personnel. C'est maintenant, en pleine saison estivale, que ces revendications arrivent sur la table", fulmine t-il. Actuellement, avec une fréquentation touristique évaluée à 2 200 personnes par jour, la perte se chiffre à 40 000 euros.

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